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UNE ESCAPADE VINEUSE EN
LANGUEDOC - ROUSSILLON
28 AOUT – 1 SEPTEMBRE 2013
« Le vin, c’est la lumière du soleil captive dans
l’eau ». Cette vision cosmique de Galilée a pu être appréciée par les 30
participants au voyage des Amis du vin du Valais dans le Languedoc- Roussillon.
Vignobles gorgés de soleil, façonnés par l’homme mais
aussi par la lumière, le vent et la mer ; vins de caractère, issus d’une
diversité de cépages à forte concentration, tanniques, épicés et fruités à la
fois.
Grecs, Romains, Bénédictins, Cathares, ont forgés cette
terre de garrigues et de pierres sèches, balayée par les vents marins qui
apportent fraîcheur et humidité, là où règnent sécheresse et nature sauvage.
Le Languedoc-Roussillon est le plus grand producteur de
vins de pays (VDP), la plupart vendus sous la dénomination de vins de pays
d’Oc.
Notre première découverte fut le Château Signac , dans
les Côtes du Rhône, dont le valaisan J.M. Amez-Droz est copropriétaire d’un
domaine de 38 hectares.
Une très belle dégustation des vins de haute expression, des cuvées de domaine
aux références prestigieuses.
Cuvée « Combe d’Enfer », cuvée « Terra
Amata », « le Secret », vins issus d’assemblages de grenache, de
syrah, de carignan ou de mourvèdre, vieillis durant 12 à 14 mois en foudres de
chêne ou en barriques, ont ravi nos sens et ont démontré la magnifique réussite
du Château Signac dans sa recherche de perfection.
Après un court séjour à Nîmes avec ses grandioses arènes,
nous sommes accueillis, le deuxième jour, à Aniane, au Mas de Daumas Gassac,
situé dans une vallée sauvage et magique, à proximité de l’abbaye romane de St
Guilhem le Désert, arrêt incontournable sur le chemin de Compostelle, que nous
visiterons plus tard.
Voici la légende de Daumas Gassac : un terroir
fabuleux de 50 hectares,
découvert en 1970 par Aimé Guibert ; plus de 50 petites vignes
« clairières », au milieu de 1000 hectares de
forêts, de garrigues ; implantation d’anciens cépages dont le cabernet
sauvignon représente le 80%, cultivés sans apport d’engrais chimiques et
nourris exclusivement de compost à base de fumier de brebis du Larzac ; un
noble vin rouge, mondialement connu et dont la plénitude se situe entre 15 et
20 ans.
Après la visite des chais souterrains, nous dégustons un
rosé frisant, laissant apparaître la fraîcheur des fines bulles et la suavité
des arômes de fruits.
Le « Daumas Gassac » rouge dont la colonne
vertébrale est le cabernet sauvignon (80%), associé à des variétés nobles comme
le cabernet franc, la syrah, le merlot, le malbec ou le tannat est une nouvelle
découverte.
Nous apprécions particulièrement un millésime 2011,
aromatique et complexe avec des tannins croquants, promis à une longue garde.
La cuvée « Emile Peynaud 2007 » est remarquable
par ses arômes d’épices, de sous-bois et son velouté des tannins.
Le « Daumas
Gassac 2000 » s’avère un
vrai régal de fruits confiturés aux arômes tertiaires de truffe, de venaison.
Nous quittons ce remarquable domaine où l’excellence est
une priorité !
Après un repas régional sentant bon le terroir et en guise de digestion, nous pénétrons dans
la grotte de Clamouse, admirons les cristaux excentriques, les buffets d’orgues
et les draperies avant de parcourir le vignoble en petit train romantique. Nous atteignons Béziers en début de soirée où un
succulent repas languedocien nous attend.
Le troisième jour, nous découvrons le Roussillon, patrie
des vins doux naturels (VDN), à la robe ambrée (Rivesaltes, Banyuls) ou à la
robe pourpre (Maury). La particularité
des vins doux naturels est sa mutation avec un ajout d’alcool neutre.
La Maison Cazes à Rivesaltes compte 220 hectares et donne
naissance, chaque année, à 14 vins différents. Elle a, depuis 1997, converti
totalement son vignoble en culture
biologique et biodynamique en luttant contre le dopage du sol d’où son surnom
de « pape de la biodynamie ». C’est actuellement le plus grand
domaine bio du Languedoc-Roussillon.
Chez Cazes, nous sommes gratifiés d’une très riche
dégustation de vins de plaisir (muscat, viognier), de vins de prestige
(cabernet sauvignon, merlot), de vins de Terroirs du Roussillon (syrah,
grenache, mourvèdre) et de vins doux naturels (muscat d’Alexandrie, grenache
noir).
Nous apprécions surtout le « Muscat de
Rivesaltes », référence de la maison Cazes, à la robe dorée, grenat ou
ambrée selon la gamme, vin muté, aux arômes de fruits exotiques, de fruits secs
ou de torréfaction. Ces vins viennent couronner un excellent repas aux saveurs
méditerranéennes.
Nous poursuivons notre périple par un arrêt à Lagrasse,
au cœur du vignoble des Corbières et faisons halte au Château Prieuré
Borde-Rouge, pour une dégustation de vins charnus et corpulents, typiques de
ces terres montagneuses et rocailleuses.
Une visite très animée de la cité historique de Carcassonne et de ses remparts, suivie
d’un goûteux et gourmand cassoulet au restaurant « la Marquière »
clôt une dynamique journée.
Le quatrième jour, nous sommes à la fois surpris et
émerveillés par la découverte du Château de Montpezat à Pezenas. Une famille
Blanc très accueillante, un domaine ancestral, des vins fins et racés à des
prix défiant toute concurrence, une dégustation à la fois familiale et
professionnelle.
Nous avons surtout aimé les « Palombières
2009 », assemblage de grenache, de carignan et de cinsault, provenant de
vignes âgées de 45-50 ans, « la Pharaonne 2005 », assemblage de
mourvèdre et de grenache, aux arômes de fruits mûrs , de cacao et d’épices,
« le Prestige 2002 », assemblage de cabernet et de syrah, au nez de
cuir, de sous-bois et de venaison. Superbe !
Nous quittons ce domaine prometteur en faisant nôtre
cette interrogation du maître des lieux : quel est le chemin le plus court
pour aller au Paradis ?
Réponse : les escaliers de la cave.
Nous profitons d’une balade agrémentée d’un repas aux
saveurs de la mer sur le vieux port de Sète avant de rejoindre la cité papale
d’Avignon dans laquelle certains amis du vin exerceront quelques pas de danse
sur le célèbre pont alors que d’autres fêteront les vendanges autour des murs
du Palais des Papes.
Le cinquième jour, Tain l’Hermitage sera note dernière
halte vineuse, chez Michel Chapoutier, le visionnaire du vin qui a créé les
sélections parcellaires pour ne pas « cultiver un goût maison », mais
retrouver la différence et la typicité de chaque terroir.
Pionnier, M. Chapoutier présente l’écriture braille sur
toutes ses étiquettes de vin.
Note ultime dégustation se focalise sur les cépages
rhodaniens tels un viognier très aromatisé, un « St Joseph » minéral
et équilibré, un « Gigondas » aux arômes de poivre noir et de girofle
et un « Hermitage » au nez de cerise noir et de cuir.
Sur notre chemin de retour, une dernière visite
s’impose : celle du Palais Idéal du facteur Cheval à Hauterives. Une œuvre
architecturale imaginaire aussi inclassable qu’universelle !
Ce magnifique et
enrichissant voyage dans le Languedoc-Roussillon, le plus grand vignoble au
monde avec plus de 300'000 hectares
et les plus grands cépages, restera marqué d’un « raisin blanc » dans
les annales et les esprits des amis du vins du Valais.
FAV/21.10.2013
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