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A la découverte de la Sicile, pays du Marsala et du Nero d’Avola

26 août -2 septembre 2009

  

C’est le cœur en fête que 44 amies et amis du vin du Valais prennent place à bord de l’Oiseau Bleu conduit par notre caissier Nicolas, le mercredi 26 août, pour se rendre à Gênes et embarquer sur le ferry-croisière  en partance pour Palerme.
 
De Gênes à Palerme


Palerme- la cathédrale tel un vaisseau crénelé

 
Après une nuit bercée par les eaux calmes de Morphée, nous nous retrouvons le jeudi 27 août, dans un salon à la proue du bateau, pour une dégustation inédite de vins rouges du Sud de l’Italie et de vins blancs du Valais. Tour à tour, l’aglianico de la Basilicate, le primitivo des Pouilles et le canonnau de Sardaigne rivalisent de nuances, d’arômes et de structure avec l’ermitage, la petite arvine et l’amigne du Valais. Cette dégustation est bien sûr accompagnée de rebibes de fromage d’alpage gentiment offert par notre membre et ami Robert Antille. Une intéressante transition en accord avec les paysages sud italiens que nous découvrons depuis notre île flottante.

Palerme nous accueille avec ses rues tortueuses, ses marchés pittoresques, son centre historique hérité de la période arabo-byzantine-normande. L’imposante cathédrale, tel un vaisseau crénelé à l’intérieur baroque et la chapelle royale du palais des Normands, recouverte de sublimes mosaïques byzantines, retiennent plus particulièrement notre attention.
 
Des mosaïques byzantines aux vignobles de Marsala
 


Marsala - chez Donnafugata


C’est plein d’entrain que nous gravissons, le vendredi 28 août, la colline de Monreale pour visiter le chef d’œuvre des Normands : le Dôme avec ses 6000 m2 de grandioses mosaïques, dominées par une immense effigie du Christ qui semble embrasser toute l’église.

Nous traversons les premiers vignobles de l’ouest avant d’arriver à Erice, enchanteresse cité médiévale, située sur un éperon rocheux à 800 mètres d’altitude. Nous profitons d’une halte rafraichissante de midi, hors du tohu-bohu de la plaine. Dans l’après-midi, nous avons le plaisir de visiter à Marsala, la cave Donnafugata (femme en fuite), en référence au roman « le guépard » dont l’histoire se déroula sur les vignobles actuels de la famille, implantée en Sicile depuis 150 ans.

Une belle dégustation de vins dans les caves historiques nous familiarise avec le grillo et le catarratto, pour les vins blancs, mais c’est surtout le nero d’Avola, cépage rouge autochtone le plus représentatif de la Sicile, qui se distingue, par sa richesse alcoolique naturelle. Des notes de réglisse, de cacao, de myrtille, de cerise noire, ressortent du Mille e una Notte 2005, version noble du nero d’Avola, élevé 16 mois en barrique et 12 mois en bouteille. Un vin de personnalité qui montre une grande structure au goût. Nous terminons par un vin doux naturel, Ben Ryé 2007, Passito di Pantelleria, issu du cépage zibibbo (muscat d’Alexandrie) avec des notes gaies d’abricots et de coings confits. Un vin de méditation au bouquet typiquement méditerranéen !

Des vignobles du sud ouest à la Vallée des temples
 

parmi les vieilles pierres de Selinonte


Notre journée du samedi 29 août commence par la visite de Sélinonte, ancienne cité grecque dont il ne reste que quelques colonnes dressées au milieu d’un amas de pierres et le chuchotement de la mer.

Une route panoramique dans les beaux vignobles de Mazzara del Vallo nous conduit chez Ajello pour un repas –dégustation, typiquement sicilien, au cours duquel pas moins de huit vins nous furent servis. Une cave moderne totalement climatisée, 68 hectares encépagés principalement de grillo, d’inzolia, de zibibbo, de nero d’Avola, de syrah et de merlot, une famille gardienne de qualité depuis 1860 : voilà Ajello dont le vin phare, Furat 2006, nous a conquis, par sa robe intense, son bouquet de fruits siciliens, son équilibre entre acidité et alcool, sa belle finale en bouche. Un vin d’assemblage de très haute qualité !


Dans les vignobles d'Ajello

C’est à Agrigente, la plus opulente colonie grecque de Sicile que nous terminons notre journée par une visite guidée, très humoristique, de la Vallée des temples. Les magnifiques temples doriques d’Agrigente, alignés sur une crête surplombant la mer, bâtis pour les dieux éternels, prennent leurs distances avec la ville moderne. Sous les feux de la nuit, ils semblent s’élever vers le ciel et magnifier leur nom : Hercule, Concorde, Junon, Castor et Pollux. De la splendide terrasse fleurie de notre hôtel, nous ne cessons de les regarder !



De gais lurons dans une vigne de grillo..


D’une villa romaine au moscato de Syracuse
 
C’est le dimanche 30 août que nous traversons les terres très fertiles du centre de la Sicile où la vigne est également présente mais très « recouverte » pour garder la fraîcheur  de la nuit. Nous prenons beaucoup de plaisir à déambuler dans la villa romaine del Casale, fastueuse résidence impériale du 3ème siècle, à Piazza Armerina. Elle  est composée de 50 salles ornées de sublimes mosaïques. Ici, les poissons tentent d’échapper aux filets, les arbres plient sous les rafales. Ailleurs, chasse au grand gibier, jeux du stade et sveltes demoiselles faisant leur gymnastique. Les premiers bikinis de l’histoire sont nés !

En passant par Caltagirone, nous mettons le cap sur Syracuse où le baron Gandolfo nous attend pour une visite de son vignoble, de son verger, de son musée, de sa azienda agricola Laganelli. Un buffet sicilien princier, agrémenté de mignardises locales  et accompagné de vins de Syracuse égayent  nos palais assoiffés. La fatigue de la journée disparaît au contact d’une si belle table.
Nous apprécions particulièrement le moscato de Syracuse, d’origine biblique, élevé en barrique, de couleur ambrée, aromatisé et velouté. Un véritable repas de château !
 


En très bonne compagnie chez le baron Gandolfo

De l’enfer de l’Etna au paradis de Taormina
 
Un soleil radieux et chaleureux nous attend le lundi 31 août pour la visite piétonne guidée du vieux Syracuse-Ortygia avec ses venelles s’ouvrant sur d’augustes places, sa cathédrale-temple et son imposante façade baroque , sa fontaine d’Aréthuse baignée de papyrus.

Nous quittons l’antique Syracuse après avoir parcouru la zone archéologique de Néapolis, célèbre par son théâtre grec de 15000 places et son oreille de Denys, sorte de carrière-prison, aux dimensions extravagantes.

Volcan le plus haut d’Europe (3340m), l’un des plus actifs de la planète, vénéré comme un dieu, l’Etna dresse sa silhouette élancée vers les cieux, ceinturée d’une auréole de nuages. C’est très impressionnant de gravir la montagne fertile où prospèrent de luxuriants vergers et vignobles auxquels succèdent des couches tourmentées de basalte.


sur les pentes de l'Etna

On passe d’un vert manteau à une surprenante terre noire.
Arrivés au refuge Sapienza, nous profitons de la tranquillité des lieux et de la découverte d’un cratère éteint pour mieux nous familiariser avec les pierres de lave formant un paysage lunaire assez déconcertant. L’Etna ne cesse de fasciner les visiteurs tant son histoire est emflammée.

Sur le chemin du retour, nous faisons halte dans une azienda typique pour déguster le Rouge de l’Etna, dont le cépage nerello donne un vin rustique, minéral et tannique qui mérite d’être attendu 3 à 5 ans, le temps que son bouquet se développe pleinement.

« Un morceau de paradis sur terre » disait Goethe à propos de Taormina.
Le mardi 1 septembre, nous découvrons ce joyau sicilien et sommes conquis par ses coquets palais, ses délicieux jardins,  ses ruelles dallées et la beauté de son théâtre grec, face à l’Etna. Un panorama enchanteur, baigné de douceur et de lumière que nous quittons à regret pour regagner le littoral.
 
Les vins siciliens en fête
 
Nous traversons la Sicile de part en part via Enna et atteignons Casteldaccia, près de Palerme où une ultime dégustation-repas nous attend au cœur de l’histoire du vin sicilien : Duca di Salaparuta – Corvo – Florio, trois commerces réputés qui ont fusionné et qui présentent des caves prestigieuses et des vins remarquables dont le célèbre et médaillé Duca Enrico, nero  d’Avola élevé dans de grands fûts de chêne de Slavonie puis en barrique pendant 12 mois. Il nous est servi un repas très convivial et très varié en hors d’œuvres siciliens. Six vins l’accompagnent très harmonieusement dont un Lavico 2005, vin puissant et capiteux des pentes de l’Etna. Nous ne pouvons quitter la Sicile sans déguster à nouveau, en guise de vin de dessert, le marsala  Florio Superiore, liquoreux muté, issu des cépages grillo et inzolia, d’une douce robe ambrée. Le marsala reste la fierté de la Sicile malgré sa banalisation en matière de gastronomie.


Les Valaisans de quittent pas la Sicile les mains vides
 
Nous embarquons sur notre ferry de retour et passons une agréable journée de repos, le mercredi 2 septembre, autour d’un verre de champagne italien, aimablement offert par nos amis Bonnet et Perrin, dans l’impossibilité de participer à notre périple. Des instants propices pour nous remémorer les chefs d’œuvre que nous avons admirés, les découvertes vineuses que nous avons appréciées et les excellents moments d’amitié et de rencontres que nous avons passés ensemble.

Pour clore en beauté cette merveilleuse escapade sicilienne, un pique nique arrosé d’une palette de vins siciliens, dont notre ami Pierre Melly a le secret, met un terme à notre voyage qui restera pendant longtemps gravé dans nos cœurs et nos esprits.
 
24.09.2009/FAV






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