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Assemblée générale des Amis du vin
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Conthey 30 septembre 2010
Chères amies, chers amis du vin,
Millésime du siècle, qualité avant tout, maîtrise de la production,
baisse de la consommation, hausse des stocks, boire moins mais mieux, telles
sont les expressions qui font la une de nos médias depuis le début de ce
troisième millénaire. Mondialisation oblige, les vins des pays exportateurs ne
cessent d’envahir les étals de nos supermarchés à des prix ne couvrant souvent
pas les frais de production de nos vins indigènes. Oui, malgré la réduction de
la surface mondiale de 90'000
hectares en 2009, selon l’OIV, la production a augmenté
de 1,1 millions d’hectolitres en 2009. Ce paradoxe découle du fait que les grands pays producteurs européens que sont l’Espagne,
l’Italie et la France, auxquels s’ajoutent les pays du nouveau monde que sont
l’Argentine, le Chili, l’Australie, l’Afrique du Sud et les USA, font fi des
lois du marché et ont instauré, certains, des primes à l’exportation. A eux
seuls, ils produisent près de 75% du marché mondial. Nous constatons donc une
surproduction alors que l’on procède à l’arrachage de vignes dans certains
pays, selon les décisions des technocrates de Bruxelles. Ils imposent leurs
techniques commerciales pour fabriquer des marques et des vins de cépages alors
que nous mettons en avant des vins de terroirs et des vins d’expression.
La Suisse, qui voit ses stocks de vins augmenter de 3,6% en 2009, elle
qui ne produit que 1,1 millions d’hectolitres soit le 0,4% de la production mondiale,
est condamnée à ne produire que du haut de gamme si elle veut conserver ses
marchés indigènes et assurer la
couverture des frais de production.
J’aimerais vous dire quelques mots sur un marché en devenir et qui classe nos
vins dans une catégorie enviée et reconnue : celle des liquoreux et vins
doux.
Les vins surmaturés valaisans appartiennent à ce haut de gamme, cité
auparavant, et rivalisent avec les meilleurs liquoreux du monde. Pour preuve,
la prestation exceptionnelle au dernier salon des vins liquoreux à Jerez de la
Frontera en Espagne.
45 vignerons valaisans ont signé la charte « Grain noble
confidenCiel », qui se veut un hymne à la qualité, aux arômes sensuels et
complexes, à la robe colorée qui s’étend de l’or à l’ambre.
Qui dit grain noble dit pourriture noble. On l’appelle aussi
« botrytis cinerea » , du nom du champignon qui, dans certaines
conditions climatiques, fragilise les peaux des baies, favorisant du même coup
l’évaporation de l’eau qu’elles contiennent. On parle alors de vendanges
rôties. A côté des vins botrytisés, on trouve des vins flétris, qui doivent
leur douceur au dessèchement des grains sous l’effet du foehn ou de la chaleur.
On parle alors de vendanges flétries.
La charte a été élaborée en 1996 par l’œnologue Stéphane Gay (époux de
notre lauréate du prix ANAV 2007 Madeleine Gay) et portée sur les fonds
baptismaux par Marie-Thérèse Chappaz. Elle contient quelques règles strictes
dont voici les principales :
-
la vigne doit être
âgée d’au minimum 15 ans,
-
la surmaturation se
fait exclusivement sur souches,
-
la teneur en degrés
Oechslé doit être d’au minimum 130°,
-
le vin doit rester au
minimum 12 mois en fût de chêne,
-
6 cépages font partie
de la charte : la petite arvine, l’amigne,
l’ermitage (marsanne), la
malvoisie (pinot gris), le johannisberg
et le heida (salvagnin),
-
la renonciation au
label les années climatiques défavorables,
-
le label est délivré
chaque année, à la suite d’une dégustation à l’aveugle.
« Les liquoreux sont au vin ce que la Rolls est à la voiture »
a dit un journaliste du vin.
Faisons nous plaisir de temps en temps et offrons nous quelques
parcelles de volupté et d’onctuosité, notre palais s’en réjouira et nous ferons
honneur à nos ambassadeurs valaisans.
Quelques mots sur notre vie associative.
2009 a vu l’entrée en vigueur de la nouvelle cotisation qui permettra à nos
comptes d’être mieux équilibrés.
Nous avons malheureusement dû renoncer à la manifestation pour les
jeunes faute de participants. Par contre, l’année 2009 fut très riche en
dégustations, rencontres et voyage.
«Le bois autour du vin », conférence-dégustation particulière, n’a
réuni que 17 personnes. Les « trois royaumes de la syrah », cépage
mondialement connu, a attiré 39 participants à Magnot.
Chamoson et son johannisberg ont accueilli notre assemblée générale à la
Colline aux oiseaux, au cours de laquelle 57 membres ont fait la fête à la
« brouette vigneronne » .
44 membres sont partis à la découverte des merveilles de la Sicile
durant 8 jours, s’offrant du même coup, 2 mini croisières depuis Gênes.
Une rencontre automnale inédite nous a conduits sur le bateau de la
Foire aux vins à Ouchy, sur lequel un défilé de saveurs et de vins a réuni 36
participants, heureux d’avoir fait le déplacement en autocar.
Un cordial merci donc à tous les participants à nos rencontres, merci de
votre amitié et de votre bonne humeur toujours très appréciée.
Votre comité se creuse chaque année la tête pour trouver de la
créativité, de l’originalité afin que nos dégustations rencontrent le plus
grand nombre d’adhérents. C’est un défi que nous tenons à relever et une
tradition que nous voulons maintenir. Nous espérons que vous avez autant de
joie à participer à nos manifestations que nous avons du plaisir à les
préparer.
Merci à Ida, Liliane, Marie, Christian et Nicolas pour leur engagement,
leur disponibilité et leur entrain pour faire de nos « chapitres », des
moments privilégiés et appréciés.
L’important, au fond, pour nous, hommes et femmes du vin, c’est que la
civilisation du vin se perpétue, aujourd’hui, comme hier et comme demain.
30.10.2010/FAV
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