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23 août -1septembre 2014
« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage…. » telle est l’impression recueillie par les 18 amies et amis du Vin du Valais lors de leur dernier voyage en Grèce.
En préambule, quelques notes sur le vignoble grec et ses cépages. De nos jours, la vigne s’étend en Grèce sur environ
Des premiers vins grecs datés de 6500 ans à nos jours, la viticulture grecque a passé par tous les états : expansion, déclin, spoliation, destruction, reconstitution, surproduction etc. Mais un renouveau dans l’encépagement, une réduction des surfaces viticoles et un savoir-faire dans la vinification, donnent aux vins grecs actuels, une vitrine sans cesse grandissante. D’où notre curiosité d’aller à la découverte de ces vignobles éternels.
Quant aux nombres de cépages, le poète Virgile écrit « qu’il serait plus facile de compter les grains de sable de la mer que d’énumérer toutes les variétés ». C’est dire la diversité et la richesse des cépages (env. 300) dont certains sont parvenus jusqu’à nos jours.
Malgré le fait que les cépages « internationaux » comme le cabernet sauvignon, la syrah, le merlot le viognier ou le chardonnay ne soient pas inconnus en Grèce, le gros de la production de vin provient des cépages indigènes. On y trouve des cépages « primitifs » blancs comme le refosco, le roditis, la malvasia, le savatiano et rouges comme l’agiorgitiko, le mavrodaphne et le xynomavro.
Après une traversée d’Ancône à Patras, notre premier arrêt dans le Péloponèse fut la visite de la plus ancienne cave de Grèce, Achaia Clauss à Patras. Cette exploitation possède la plus grande capacité de vin de garde de Grèce avec une vente de 20 millions de bouteilles en 1980. Actuellement, sa réputation repose essentiellement sur le mavrodaphne , vin liquoreux dont il est censé reflété « le comportement normal d’une femme » selon les dires de notre guide. Un Mavrodaphne Imperial 2011, un Reserve 1999 et un Grand Reserve 1979, non filtré, font le délice de notre palais qui retiendra les notes citronnées, confiturées et miéleuses de ce vin de dessert.
Le troisième jour, nous visitons
le site d’Olympie, dédié à Zeus, et partageons le récit imagé de notre guide
qui nous fait revivre l’histoire des Jeux Anciens, tout en nous rappelant que
les temples érigés sur les sites anciens sont construits selon la personnalité
des dieux.
Nous poursuivons notre journée
par la visite du Domaine Mercouri , riche d’un passé de 140 ans, près de
Pyrgos. Une dégustation et un repas campagnard, sous les pins parasols
centenaires, face à la mer, apportent une ambiance très méditerranéenne. Nous
dégustons un Kallisto, vin blanc 2013, exhalant des arômes d’agrumes et de
poire, puis un vin rouge du Domaine Mercouri
2011 (refosco et mavrodaphne), vieilli
12 mois en fût de chêne, noté avec des arômes de chocolat et de
cannelle, et enfin un assemblage rouge Antares 2012, au nez de prune mûre, de
tabac et de cuir dont la production annuelle est de 8000 bouteilles.
Ce domaine familial de
Nauplie nous attend pour un repos
bien largement mérité.
Notre quatrième journée commence
par une visite du théâtre antique d’Epidaure, dont le sanctuaire est dédié à
Asclépios, dieu de la médecine. Quinze mille spectateurs pouvaient y prendre
place et y jouir d’une acoustique exceptionnelle.
A Némea, nous visitons la cave
Gaia Vins, agréablement perchée sur une
colline dominant une vallée dans laquelle la culture des raisins secs est
majoritaire.
Huit vins, provenant des cépages
de Némea et de Santorini sont dégustés avec en point de mire le fameux
agiorgitiko , appelé « sang d’Hercule ».
Nous apprécions particulièrement
le Gaia Estate 2010, un vin puissant, 100% agiorgitiko, 12 mois en barrique et
6 mois en foudre de chêne, avec des notes de cerises noires et de chocolat.
Nous découvrons le Ritinitis Nobilis, vin résineux issu du cépage roditis. Le choc de la résine est bien présent mais nous faisons nôtre la théorie des Anciens qui préconisaient le processus suivant en le buvant : manger, humer, manger, boire. CQFD
Après une halte gourmande dans
une taverne grecque, nous mettons le cap sur Mycènes, royaume d’Agamemnon,
franchissons la porte des Lionnes menant à l’ancienne cité fortifiée, dont
l’apogée remonte à 1500 ans avant J.C.
Le canal de Corinthe nous conduit
à Athènes où le quartier de la Plaka nous fait vivre une soirée à la Zorba le
Grec.
Le cinquième jour est consacré à
la visite d’Athènes, célèbre cité antique et berceau de notre civilisation, au
pied de l’Acropole, son symbole. Nous gravissons l’historique colline pour
découvrir le Parthénon, temple dédié à Athéna, déesse de la sagesse, les
Caryatides toutes de grâce et de fierté, l’Odéon et le théâtre de Dionysos,
haut lieu des tragédies grecques.
Nos yeux sont gratifiés d’une vue
grandiose sur la cité moderne, entourée de montagnes, de collines, de la mer et
sur le musée de l’Acropole, conçu par l’architecte suisse Tschumi. Nous faisons
une visite guidée de ce musée avant-gardiste avec comme clou de l’exposition,
les frises du Parthénon (originaux et copies).
La soirée se déroule au Pirée,
agrémentée d’un succulent repas de la mer, festival de poissons, dans une
ambiance très décontractée.
Le sixième jour, nous roulons
vers Marathon et faisons halte à Kapranditi pour une dégustation chez Costa
Lazaridi, riche domaine de
Parmi les vins présentés à nos
palais, nous retiendrons un Château Julia 2013, cépage assyrtiko avec un
bouquet de citron vert, un Oenotria 2011, assemblage de cabernet sauvignon et
d’agiorgitiko, 16 mois de barrique, épicé et fumé et un exceptionnel Oenotria
2008, assemblage de syrah et d’agiorgitiko, 24 mois de barrique, aux arômes de
cuir et de fruits noirs, puissant et promis à un grand potentiel de garde. Un
domaine de grande classe, construit avec beaucoup de goût et de
créativité !
Sur notre parcours en direction
de Delphes, nous admirons les belles mosaïques byzantines du monastère d’Ossios
Loukas.
Delphes, point de départ de notre
septième journée, est située dans un cadre majestueux et sauvage, au pied des
falaises du Mont Parnasse, surplombant
la Mer des oliviers et le golfe de Corinthe. Le site antique est dominé par le
temple d’Apollon, dieu de la connaissance et de la beauté, dans lequel
officiait la Pythie transmettant ses oracles. Pour les Anciens, Delphes
représentait le centre du monde antique et l’apogée de l’esprit humain.
Nous voici au huitième jour, à Kalambaka, aux Météores, « monastères planant dans les airs », sortes de nids d’aigle situés sur d’étranges pitons de grès, polis par l’érosion. Les monastères représentent un centre important de l’art byzantin dont l’origine remonte au 11ème siècle. Fresques, icônes, tableaux, manuscrits enluminés décorent abondamment ces lieux sacrés qui firent note admiration Des Météores, nous atteignons Igoumenitsa en passant par le typique village de Metsovon, riche d’un marché local pittoresque et très fréquenté.
Nous embarquons pour Ancône où nous arrivons le neuvième jour, après une traversée bienfaisante, notre esprit imprégné des magnifiques richesses que nous avons admirées durant notre séjour, grâce à une organisation parfaite de notre ami et membre P.Melly.
Cette escapade fut particulièrement réhaussée par les connaissances de notre guide qui nous fit partager sa passion pour la mythologie grecque, racontée d’une manière imagée et à la portée de chacun.
Quant aux vins grecs dégustés tout au long de notre périple, ce fut une réelle et belle découverte. Que Dionysos se rassure, les dieux grecs protégeront toujours le divin nectar !
Dominique Favre/22.09.2014
