|
ASSEMBLEE
GENERALE DES AMIS DU VIN
CONTHEY – 21.05.2016
Chères amies, chers amis du vin,
Il existe depuis plusieurs mois,
une polémique assez vive au sujet du Valais vitivinicole.
Vins AOC versus Vin de
pays ? Copeaux dans le vin ou moût concentré rectifié (MCR) ?
Essayons d’y voir un peu plus
clair.
L’AOC a été introduite en Valais
en 1991. Elle concerne plus de 50 cépages. Elle a comme but de promouvoir la
qualité, de limiter les rendements et de valoriser les spécialités qui
représentaient à cette époque 5% de la récolte. L’AOC recouvre à l’heure
actuelle le 95% de la production valaisanne. L’usage de copeaux de chêne et de
sirop de raisin dans l’AOC Valais est interdit par l’ordonnance sur la vigne et
le vin (OVV).
Le vin de pays (VDP) ou futur IGP
est un vin de deuxième catégorie, ne bénéficiant pas de l’AOC. La législation
autorise l’usage de copeaux ou de sirop de raisin pour les vins de pays. Les
commerces de vin qui choisissent cette catégorie le font en fonction d’un
développement d’une marque appuyé par un marketing ciblé. Un exemple à la mode
d’un vin de pays est l’Apologia que l’on trouve en blanc, rosé et rouge.
La polémique porte sur le fait
que certains marchands de vin à fort encavage, voudraient faire entrer l’usage
de copeaux de chêne et de moût concentré dans la vinification des vins AOC.
Ceci aurait pour conséquence de renforcer le caractère industriel des vins pour
en faciliter la vente d’une part et de se conformer à la législation européenne
d’autre part. Or si nous voulons conserver l’authenticité et la typicité de nos
vins AOC, il est hors de question de les soumettre à ces nouvelles pratiques
œnologiques.
Faut-il faire un vin qui plaise
aux consommateurs ou un vin qui plaise aux producteurs ? La réponse est
ardue ; si l’on vinifie en fonction du goût et des attentes du
consommateur, on tombe souvent dans le qualificatif de vin international au
détriment d’un vin qui reflète la personnalité et l’originalité. Si l’on
vinifie pour plaire aux producteurs, on contraint souvent le consommateur à
acheter un vin à caractère de terroir et de traçabilité.
Depuis l’introduction de l’AOC
Valais, les spécialités ont passé de 5% à 35%. C’est pratiquement un hymne à la
qualité qui s’est développé et ceci en tenant compte de l’ouverture des marchés
qui a mis fin au système du contingentement. Nos vins subissent depuis lors une
concurrence féroce quant au prix et quant à la qualité.
Laissons l’amateur de vin choisir
en fonction de sa personnalité et retenons ceci : le consommateur déguste
en recherchant le plaisir et nul ne peut lui dicter son goût.
Quant à nous, amies et amis du
vin, gardons nos forces intactes pour défendre la pérennité de l’AOC Valais,
ses valeurs et sa reconnaissance par le marché au détriment d’une
dévalorisation de l’ensemble des vins valaisans.
Dans la prochaine ordonnance sur
la vigne et le vin, il n’y aura donc pas de modification pour ces nouvelles
méthodes. Par contre, cinq nouveaux cépages bénéficieront à l’avenir de
l’AOC : le completer, la mondeuse, le tannat, le fumin et le divico.
Terminons ce chapitre en citant notre membre et blogueur Paul Vetter au
sujet des nouvelles techniques œnologiques proposées : « c’est
une manière de farder une fille laide en espérant lui trouver un fiancé ».
Quelques mots sur notre association
qui se porte bien.
Nous comptons 184 membres au
31.12.2015 dont 46 couples et 10 membres d’honneur. Les nouvelles cotisations
votées l’an dernier ont été bien acceptées.
Nos manifestations organisées en
2015 ont été bien fréquentées avec 35 personnes pour le « gamay mis en
scène », 33 participants pour la « génie-alogie du cornalin ».
Le voyage dans le Piémont a réuni
35 membres qui ont apprécié les riches barberas, barolos et barbarescos ainsi
que les visites culturelles au programme.
Mais le hit de l’année a été le
repas d’automne chez Didier de Courten avec la présence de 59 membres
enthousiasmés par le menu chasse.
En ce qui concerne la Coupe ANAV,
organisée chaque deux ans, notre section n’a pu réunir qu’une seule équipe.
Dommage ! Le comité a l’intention de mettre sur pied quelques séances de
préparation pour la prochaine coupe ANAV en 2017 avec des exercices appropriés
de dégustation et de connaissances sur le vin.
Je vous invite vivement à visiter
périodiquement notre site internet qui propose une galerie de photos, des
comptes rendus de nos dégustations et manifestations.
Merci à vous chers membres pour
votre fidélité et votre amitié, merci à vous chers membres du comité pour votre
précieuse collaboration et merci au maître de céans qui nous reçoit dans ses
caves.
Le vin étant notre joyeux et
fidèle compagnon, voici pour terminer la légende de Noé, version valaisanne.
Il y avait trop de bruit, trop de
gaz délétère sur la terre.
Le monde, têtes de linotte, avait
le tournis, la bougeotte.
Les routes, boas insatiables,
dévoraient villages, campagnes et forêts.
Et les autos, par rangs de quatre
s’embouteillaient au carrefour du néant.
Même le bâtiment allait son train
d’enfer ;
Les tours s’élevaient étage sur
étage, orgueilleuses et altières, jusqu’à gratter le ciel !
Halte ! c’en est assez, dit
Dieu dans les nuages
Il fronça les sourcils,
La terre frissonna et se couvrit
de glace
Les hommes ainsi périrent sous
cette carapace.
Un vaisseau dans l’espace voguait
dans le silence.
C’était Noé le sage avec toute sa
race.
Son navire échoua sur les flancs
du Mont Blanc.
Il vit une vallée riante et
silencieuse
Il la nomma Valais, débarqua en
ces lieux
Et dans ce site heureux, il y
planta la vigne
Et à l’ombre d’un sapin sous un
soleil de brique,
Prit sa première cuite.
S’étendit de son long dans un
profond bien-être
Et tout nu comme un ver, cuva son
vin cuvé.
Le reste de l’histoire, vous la
savez sans doute :
Un des fils de Noé le couvrit
d’un manteau
Pour soustraire son père au
regard des badauds.
FAV/ 21.05.2016
|